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Génération Z et les Antifas

Dernière mise à jour : 13 juin 2022


Photo TV / Rue89 Strasbourg


La principale angoisse des militants de Génération Zemmour (GZ), après leur peur du “grand remplacement”, ce sont les groupes d’antifascistes dits "antifas". Que ce soit durant les tractages, les meetings, les porte à porte et surtout les collages, tous les systèmes de sécurité déployés par les militants sont destinés à se prémunir d’un “risque antifa”.


Il existe une peur constante, parfois exagérée mais souvent légitime. Là est pointé un danger : la violence des antifas à leur égard donne du crédit non seulement à l’état d’esprit des militants GZ en légitimant leur crainte, mais renforce aussi les idées portées par l’extrême-droite quant à la violence de leurs ennemis politiques. Cela renforce leur sentiment de persécution, l'impression qu'ils sont investis d’une mission de sauver la France, rendant encore plus compliqué le dialogue et la réconciliation avec le reste de la société.


“Si quelqu'un nous filme on va le voir gentiment, si quelqu'un nous agresse on attend qu’ils sortent les armes avant de sortir nos armes et puis s'ils attaquent on leur casse la gueule parce que ça suffit un moment"

De l'affrontement idéologique à l'affrontement physique


Les groupes antifascistes ont pour objectif de perturber voire attaquer les collages des militants d'extrême-droite. Pour se protéger, les militants déploient les services d'ordre (SO), chargés de la sécurité des actions. Plus la campagne électorale avance, plus les chocs entre antifas et militants d'extrême-droite sont nombreux. Il s’installe même une lassitude au cœur des militants qui ont de plus en plus de mal à garder leur sang-froid et rester dans le jeu démocratique. Cette interaction avec un responsable SO lors de mon dernier collage en témoigne : “Si quelqu'un nous filme on va le voir gentiment, si quelqu'un nous agresse on attend qu’ils sortent les armes avant de sortir nos armes et puis s'ils attaquent on leur casse la gueule parce que ça suffit un moment".


Au fur et à mesure de mon enquête, j'ai pu observer, m'obligeant à le reconnaître, que les militants GZ font l'effort de respecter le jeu démocratique. Que ce soit envers les antifas, les règles de collage ou de sécurité, la consigne a toujours été la retenue, la non-provocation, le respect. Rester poli face aux insultes, ne pas engager le combat, privilégier la fuite, la dénonciation à la police, respecter la légalité des lieux de collage.

Le contraste entre la violence des antifas et la retenue des militants accentue la légitimation de leur combat, de leurs idées mais aussi leur enfermement idéologique.

Il est à noter que ce sont les antifas les agresseurs et les militants GZ les agressés. Ce constat n’enlève rien à la dangerosité de certains militants, mais prouve aussi que le mouvement respecte le cadre du militantisme classique et du jeu démocratique.



Mais pour combien de temps ?


Le soir de la défaite, même avant les résultats de l’élection présidentielle qui a donné 7% à Eric Zemmour, certains espèrent faire la guerre civile que prophétise ce dernier. Être en première ligne pour que “les [étrangers] dégagent de la France” fait clairement partie des désirs d’une partie des militants. Un discours que l'on retrouve souvent chez les membres du service d'ordre.


Si ces derniers ont fait preuve de retenue et de respect envers les règles électorales et démocratiques, on peut légitimement se demander si leur exaspération et leur haine, cultivées au sein du mouvement, ne mèneront pas à la naissance de groupuscules plus violents ?






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