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Génération Z et la police

Dernière mise à jour : 13 juin 2022

Durant l’enquête, le rapport à la police est ce qui m'a le plus choqué, inquiété. On observe clairement une proximité voire une complaisance des forces de police envers le mouvement militant GZ.

Crédit photo : @GenerationZ


Lors de mon premier contact avec les militants Génération Zemmour (GZ), l'une de leurs premières affirmations était « La police est avec nous ». S’enchaînent ensuite plusieurs anecdotes de policiers complaisants avec le mouvement que me content les militants d'extrême droite. Des patrouilles s’arrêtent pour interroger les colleurs puis les félicitent voire les encouragent quand ils apprennent que l’action est pro-Zemmour. Des policiers réclament des affiches à titre personnel pour les coller dans leur bureau ou les offrir à leur supérieur.


Ce niveau de complaisance j'ai pu le constater en personne lors d’un collage : une voiture de police s’arrête près de nous et nous demande pour qui est-ce qu'on colle. Je réponds “Zemmour" et j’ai le droit à une gratification et un "bon courage" avant qu’ils ne repartent. Une deuxième confrontation avec la police confirme la proximité et le soutien des policiers avec les groupes GZ et Reconquête. Lors d’un collage en compagnie de SO de Reconquête, des policiers sont venus nous interroger. Un des membres du service d'ordre, responsable sécurité de Reconquête à Paris, discute avec les policiers pour les rassurer. Il affirme qu’il est en contact avec le commissaire de l’arrondissement et que ce dernier lui a garanti la légalité de notre collage. Cet argument suffit pour que les policiers repartent sans contrôler la légalité des emplacements des affiches collées ou l'équipement des militants.


Lorsque des militants font des excès de vitesses durant un collage, qu’ils sont contrôlés, les policiers vérifient le coffre et lorsqu’ils s’aperçoivent que ce sont des affiches de Zemmour, laissent repartir le conducteur sans le verbaliser.


Mais au-delà du simple soutien presque amical ou de traitement de faveur courtois, certaines anecdotes font état d’un soutien qui devient matériel. À deux reprises, et par plusieurs militants de différents endroits, on m’explique que la police "nous aime bien", que parfois, lorsque des militants font des excès de vitesses durant un collage sont contrôlés, les policiers, en vérifiant le coffre et s'apercevant que ce sont des affiches Zemmour, laissent repartir le conducteur sans le verbaliser. Avec toujours cet encouragement à continuer de militer pour Eric Zemmour.


Le dernier soutien, le plus grave aux yeux de la démocratie à mon sens, c’est le soutien humain des policiers. Un militant me parle de la menace des antifas lors des collages dans son département. Un de ses amis se serait fait agresser au couteau lors d’un collage. C’est pourquoi il est toujours armé d’un couteau sur lui et son ami d’un taser. Il affirme que plusieurs policiers se sont joints à eux pour coller. Sans leur uniforme évidemment (car ils n’ont pas le droit d’afficher leur mouvance politique en tenue professionnelle) mais équipés de leur arme de service. Il ajoute « Les gars doivent avoir du sang froid pour pas dégainer ! ». Cette histoire me sera confirmée par un SO lors d’un collage quand je lui raconterai cette dernière anecdote.

Ces anecdotes et ces expériences démontrent une vraie complaisance si ce n’est un soutien d'une partie du corps policier aux idées d’extrême-droite.


Doit-on en conclure que la police est gangrenée par celles-ci ?


Mon expérience ne peut affirmer objectivement cela surtout que la généralité est facile à faire (un sondage de l'IPSOS en mai 2021 expliquait que 60 % des policiers et militaires voteraient pour la présidente du Rassemblement national (RN) si elle faisait face à Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle de 2022) mais mes observations vont clairement dans ce sens.


Cette participation de policier questionne tout du moins sur la stabilité de notre démocratie : le corps détenteur de la contrainte physique légitime restera-t-il toujours silencieux quant à l’avenir politique du pays ? Respectera-t-il toujours la neutralité politique de sa profession ? Comment agira-t-il si l’extrême-droite accède au pouvoir ?



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