Après ces 4 mois passés auprès des militants GZ, la plupart des mes questions ont trouvé leur réponse. Mon sentiment final reste le gâchis. Le gâchis d'une jeunesse pleine de ressources et capable de s'entraider, de s'organiser mais au profit d'une idéologie basée sur le "eux contre la France", sur le "choc des civilisations", sur l'impossibilité du vivre-ensemble.
Pourquoi ?
La réponse est multiple. On a évoqué l'éducation, les médias. Mais maintenant pourquoi, à l'origine, ces militants et militantes pensent-ils ainsi ? Pourquoi leur milieu social véhicule ces idées ? Pourquoi des médias les diffusent ?
La peur.
La peur est le terreau de leurs idées.
La peur de l'inconnu, présenté comme fondamentalement différent, dans sa culture, ses valeurs, son esprit. Peur de ces personnes qu'ils ne connaissent pas. Peur des cités, des banlieues et de ceux qui y vivent. Une peur qui entraîne et est entrainée par des amalgames, des clichés, des visions biaisées.
Cette peur ils l'expriment : des militants s'inquiètent de pas pouvoir aller dans certains quartiers par risque de se faire agresser ; des militantes dirigent leur crainte de l'agression de rue sur les gens des cités, des "mal éduqués", des étrangers. Des militants et des militantes qui ont ramené cette peur à un phénomène plus grand, qui envahirait inexorablement la France : le "Grand Remplacement", des valeurs, de la culture mais aussi de l'ethnie. Cette peur induit un schéma simplifié dans leur esprit : les délinquants viennent des quartiers sensibles où y vivent les gens issus de l'immigration donc les étrangers sont fondamentalement violents et ne peuvent s'adapter aux valeurs françaises. Ils sont une civilisation différente de la notre et leur présence ne pourrait donc résulter qu'en un conflit mortel.
Une vision nourrie par des idées reçues qui confortent leur peur, qui les créent par ailleurs. Un cercle vicieux qui s'aggrave à chaque amalgame, chaque réaction violente, chaque fait divers dramatique comme ceux relayés par Fdesouche ou French Lives Matter, qui ne relaient que des crimes commis par des immigrés.
Quelle est la source de cette peur ? Pourquoi est-elle aussi forte, entretenue ?
L'ignorance. De la réalité des autres, entretenue par la ségrégation entre ces deux France qui vivent à coté mais pas ensemble. Qui se regardent rarement en face mais toujours à travers des écrans. On ne se connaît pas donc on se craint. Et pour répondre aux questions que cet inconnu soulève on suppose le plus simple, le plus violent. Car cette violence rassure la peur, répond à l'ignorance.
Bien sûr, parfois, ce sont de vielles idées xénophobes et racistes, héritées d'une histoire de la France houleuse avec certains pays étrangers, qui fondent la pensée de certains militants. Ces vielles idées qu'il faut enterrer à jamais, qui nous poursuivent comme de vieux remords, qui se transmettent à travers les générations, la séparation de ces deux France n'y arrangeant rien.
Ma conclusion à cette enquête : un appel à la réconciliation.
Un appel à la responsabilisation de nos dirigeants, de nos représentants politiques, de nos médias. Il est grand temps d'arrêter de promouvoir des idées et des schémas comme ceux d'Eric Zemmour, de cesser d'entrainer cette division pour des résultats politiques. Stopper la division. Car diviser pour mieux régner ne marche qu'un temps, et fini souvent dans le sang.
Il est l'heure de réconcilier les foules, de pousser au mélange des classes, des nationalités, de lutter contre la ségrégation spatiale, de cesser de parquer les immigrés dans des cités, d'emmurer les beaux quartiers pour soi-disant les "préserver".
La peur et l'ignorance sont à l'origine de ces maux là, alors rassurez et apprenez. Chassez les corbeaux, lâchez les colombes, enlevez les ronces, semez les roses, ou la France sera un jour un vaste champ de chrysanthèmes.
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